mercredi 23 novembre 2011

COMMENT TUER CAILLOU ?

Je ne suis pas un homme cruel, et la question n'en demeure pas moins essentielle. Je devais rendre à Caillou ce qui était à Caillou et l'éliminer rapidement avec raffinement et élégance.

C'est l'idée du poison qui s'est imposée en premier. Quelques gouttelettes de cyanure ou de cigüe dans un macaron au caramel beurre salé ladurée. Macaron caché parmi d'autres dans une boîte pastelle. Il aurait été facile de lui dérober la boîte, lorsqu'il sortait son portefeuille pour la régler, et la lui rendre, confus, feignant m'être trompé après avoir placé la pâtisserie mortelle.
Ses allées et venues régulières à la boutique de la rue Bonaparte rendait possible l'empoisonnement. Mais que se passait-il s'il me surprenait ou proposait des macarons à quelqu'un d'autre et qu'accidentellement je tue un innocent. Le risque était trop élevé.

J'ai réfléchi des jours durant, noirci les pages de mon carnet moleskine de théories, scénarios les plus improbables les uns que les autres. J'ai même songé, un instant, à faire dérailler le train de sept heure quarante trois, de lui cogner la tête contre un mur. Dans la cohue générale, personne ne m'aurait vu.

Au bout de quelques nuits blanches, j'ai compris qu'il n'était pas possible de l'éliminer proprement, sans éclaboussures, sans laisser de tâches ou sans risquer d'être pris.
J'opterai pour le plus simple, bien qu'un peu froid. Un revolver, un silencieux, une ruelle sombre.
Je n'avais plus qu'à le suivre, ne plus le lâcher d'une semelle, et saisir la bonne occasion.


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