dimanche 20 janvier 2013

ZIMMER 773

Un mois plus tard, j'arpentais toujours les couloirs de la clinique. J'ignorais les odeurs chlorées, les vapeurs d'urines et de vinaigre blanc.

Je m'arrête maintenant à la chambre 773, celle dans l'angle au dernier étage, qui surplombe mon quartier. Et malgré la neige et la brume, je suis presque sûr de voir la toiture de mon appartement.

Il regarde tomber silencieusement les flocons, et j'ai un pincement au coeur à l'idée que c'est la dernière fois qu'il voit ce manteau blanc immaculé. Il ne connaîtra plus la chaleur de l'été ou l'odeur de l'Océan Atlantique, et cette idée m'embrume les yeux.

Je sais que dans la chambre 773, il y a beaucoup de dernières fois, de derniers sourires, de premières larmes, d'au-revoir. On aimerait que ça ne s'arrête pas, on aimerait revenir en arrière, mais ce n'est pas possible. Nous sommes figés dans un présent qui nous parait insupportable.