mardi 24 avril 2012

BLACK INK

Ce sont des torrents noirs qui giclent de ma bouche et coulent en filet le long de mon menton laissant de sombres traces sur mon cou.
C'est mon coeur que j'entends pourtant battre dans mes oreilles, lorsque de retour en ville, je crois percevoir ton fantôme à chaque coin de la place plum'. J'ai peur d'ouvrir les vannes, d'ouvrir les veines en vain et de voir déverser de nouveaux les flots rouges de sang, et de saigner à vif comme ça, face à toi.
J'imagine vingt mille fois la surprise sur ton visage, j'imagine la surprise, la peur, l'inquiétude sur le visage de celui que tu aimes mais qui n'est pas moi.
Tu n'aimeras pas ce que je suis devenu, tu détesteras les flots d'encre noire qui glissent entre mes lèvres qui ne sont déjà plus vierge des tiennes. La pluie a lavé à grandes eaux les trottoirs de la capitale et ton souvenir fugace se noie un peu plus à chaque fois. J'ai ordonné à mon coeur d'arrêter de battre comme ça, à chaque fois que ton souvenir me frôlera. C'est comme ça.