mercredi 6 novembre 2013

CHIMERES

De Paris à Londres, chaque traversée me parait être une bataille napoléonienne. En bon général, je passe en revue les troupes en faisant claquer le talon de mes chaussures sur le sol en marbre d'Italie.
L'espace d'un instant, on oublierait presque que je n'ai que vingt cinq ans et que je ne sais rien.
Mais ça, tout le monde l'a déjà oublié, sauf moi.

Tout cela n'a de toutes façons pas vraiment de sens, et que le beau pour lequel je travaille n'est toujours qu'éphémère. Je me surprends à rêver que les odeurs que nous créons trouveront refuge à des nuques ou des poignets que j'aurai voulu embrasser.
Je créé pour un garçon qui n'existe pas, j'imagine ses réactions devant les bois, les muscs que je dirige, orchestre.

Et malgré ma démarche hâtive, mon accent britannique et froid, et mon regard déterminé, je n'en reste pas moins un grand romantique qui attend le jour où ce garçon que j'ai tant imaginé frappe à ma porte.