mercredi 17 décembre 2014

Le silence avait remplacé les baisers, et il me rendait ivre de désespoir. Que fais-tu, où es-tu, avec qui es-tu ? Penses-tu à moi parfois ? Me vois-tu rue de Lévis ? Parce que je te vois partout, je crois t'apercevoir en train de monter dans un taxi, dans le métro. Je sens ton parfum à chaque coin de rue, sur le cou de chaque homme que je croise.

Et puis, il faut se raisonner, accepter que c'est fini. Accepter que ce qui nous reste c'est une existence numérique fadasse, quelques notifications sur instagram pour prouver que tu es toujours vivant et que je suis toujours inspiré, que je continue de vivre malgré le kilo de plomb dans le ventre et malgré les dizaines d'hommes qui me sourient et me courtisent.

Et puis un jour, sans prévenir, un autre a posé ses lèvres sur les miennes, mélangé son souffle au mien, sans que je m'y attende, sans prévenir, si ce n'est la passion qui se consumaient dans ses yeux bleus acier. Alors pendant quelques heures, tu es sorti de ma mémoire, comme si tu n'avais jamais existé, comme si j'avais envoyé aux orties ton souvenir, brûlé nos lettres. Pendant deux heures tu n'existais plus.

Mes lèvres ne sont plus vierges des tiennes, mon coeur a battu pendant quelques brefs instants pour un autre, et je sais que ce n'est que le début. Je sais que tu files entre mes doigts et ton souvenir avec, je sais que tu quittes ma mémoire, mes bras. Cela me désole, mais c'est mieux ainsi.