mardi 25 septembre 2012

TROIS PAR TROIS

Je lui ai craché le morceau. Promptement. Comme on arrache un pansement. J'ai plongé mes yeux clairs dans ses opales aquatiques et j'ai lâché la bombe.
Ma main était posé sur ma hanche, mon regard soutenu comme par défi. Je voulais qu'il me gifle.
Il m'a demandé si j'étais sérieux, ce que j'ai confirmé. Il s'est mordu la lèvre supérieure, et la gifle n'est pas venue.

Je m'attendais à lire la déception sur son visage, que ses sourcils noirs se baissent, et que son regard se fasse froid comme l'acier. J'ai surtout trouvé un homme inquiet.

L'effroyable vérité, c'était le vide. La surprenante vacuité qui naissait sourdement dans ma poitrine, comme si quelqu'un m'avait volé mon coeur pendant mon sommeil - et ma capacité de jugement aussi - et que soudainement plus rien n'avait d'importance, qu'importe le nombre de coeurs que je briserai en chemin, qu'importe mes noirs desseins, qu'importe les traits fins du prochain amant. Qu'importe.

Il me faudrait infliger autant de coup que l'on m'a asséné.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire