mercredi 23 avril 2014

HIT THE ROAD JACK

Les routes sinueuses de l'Est n'ont jamais été aussi enivrantes. La lumière est tellement belle qu'on se croirait dans un clip de Woodkid. Au volant de la vieille Alpha de Nicolas, les paysages défilent si vite que j'en ai la tête qui tourne. Il me dit d'écraser l'accélérateur et me voilà à cent quarante kilomètres heures. Je fonce tête baissée dans le premier virage qui s'offre à moi. Les roues décollent légèrement, le moteur rugit, l'odeur de l'essence me pique le nez.
Pendant trois secondes avec ma chemise en jean, et mes clubmasters vissées sur le nez, je me sens comme un Jack Kerouac. Je voudrais fumer des roulées, écrire un roman passionné, danser jusqu'à en avoir mal aux pieds sur un jazz tonique et exalté.

Et lorsque mon père me dépose au pied de mon immeuble haussmannien, la magie s'est rompue. Paris et son lot de déceptions m'enveloppent de nouveau d'interrogations, de doutes. Les ombres des garçons aux beautés cruelles dansent sur les murs, ma bouche a un goût de sang. Je danse pieds nus sur le parquet sur le son d'une trompette virulente, je me plante une agrafe dans le pied.
Paris ne veut plus de moi depuis longtemps, mais refuse de me le dire.
Il faut que je parte. Il faut que je parte. Il faut que je parte.

Si je le dis trois fois, peut être que mon souhait se réalisera.

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