J'observe mes cernes violacées dans la lumière blafarde de sa petite salle de bain, avant de contempler l'étendu de son armoire.
J'enfile son manteau camel d'officier germanique, enfile ses bottes de cosaques, et je file sous la pluie rejoindre la micra noire.
Au premier jour, Marine avait levé ses yeux clairs perçants sur ma personne. Elle m'a dit que j'avais quelque chose de différent. J'ai rougi, balbutié, j'ai dit quelque chose à propos d'un coiffeur ou d'un nouveau manteau. Son regard s'est perdu dans le mien pendant quelques secondes, son visage s'est fendu d'un sourire. Si j'avais pu la convaincre, alors je pourrais convaincre n'importe qui.
Les jours passant, je mentais avec plus d'aisance, m'inventant des souvenirs avec ses amis, créant une intimité qui n'existait pas. Maquiller la vérité devenait chaque jour un peu plus facile, et le pire, c'est que je n'éprouvais pas le moindre remord ou regret à cacher mon crime.
La colère m'habitait, les talons des bottes cosaques résonnaient chaque jour un peu plus fort dans le hall d'entrée. Il est temps de passer aux choses sérieuses.